Le printemps est une des périodes les plus propices pour réaliser des semis de fleurs.
Quelques éléments sont à prendre en compte avant de se lancer !
Choisir la technique de semis
Choisir la technique de semis
Deux techniques existent :
- Le semi en place ou direct sur un sol préparé
- Le semi en pépinière extérieure ou sous serre
Le choix de la technique va dépendre de la surface de fleurissement, de la faculté germinative et de la vitesse de développement des plantes, et des paramètres environnementaux.
Les semis directs en place nécessitent une bonne préparation du lit de semences qui doit être bien désherbé pour éviter toute concurrence aux futures plantules. Cette étape est indispensable et doit être anticipée. Elle peut être parfois fastidieuse si l’espace est grand mais le semi sera rapide à réaliser. Certaines plantes peuvent mieux se développer avec cette technique si les conditions environnementales sont proches de leur optimum écologique.
Les semis en pépinière permettent de contrôler les facteurs environnementaux mais sont plus longs à réaliser et nécessitent du matériel (godets, terrines, plaques, terreau), ainsi qu’un suivi régulier pour ajuster les besoins des plantes. Un phase de repiquage est aussi parfois nécessaire. Cette technique peut être intéressante pour des espèces dont la germination est très longue ainsi que leur développement (ex : Genêts).
Il est aussi possible de combiner des semis avec des plantations de vivaces par exemple. Cela peut être des semis d’annuelles et bisannuelles, ou d’espèces dont le taux de germination est important et la levée rapide. Ces espèces s’installeront rapidement pour fleurir dès la première et deuxième année.
Semer au bon moment
Semer au bon moment
Les semis de printemps nécessitent de bien cibler la période climatique propice. Une météo douce, voire un peu chaude et humide est l’idéale.
Des semis réalisés trop tôt et si les températures sont un peu basses risquent de limiter la germination et de freiner le développement des plantules pour certaines espèces. Si aucune indication particulière n’est précisée sur les sachets, semer aux beaux jours avec des températures comprises entre 15°C et 20°C garantira une bonne installation. Un arrosage deux à trois fois par semaine sur environ 3 semaines est nécessaire pour maintenir une humidité du sol.
Le taux de germination peut être plus important avec des températures > à 20°C pour certaines espèces comme les lamiacées (ex: Sauge des prés, Thym serpolet…).
A l’inverse, certaines espèces demandent une période froide pour la levée de la germination. Aussi, elles se sèment plutôt à l’automne ou si le semi a lieu au printemps, il devra être précédé d’une stratification froide indispensable.
Stratification froide des graines
Stratification froide des graines
Les semis que je réalisent sont souvent effectués à l’automne pour les espèces qui ont besoin de froid pour germer. Donc la stratification se fait naturellement en extérieur.
Si le semi est prévu au printemps ou pour hâter la levée de dormance, réaliser une stratification froide est possible.
Cette technique consiste à placer les graines au froid pendant une période prolongée qui peut varier selon les espèces (8 jours, 30 jours, 60 jours… plusieurs mois selon les espèces).
En pratique :
Tamiser du sable fin et estimer la quantité de sable en fonction du volume de graines. Pas trop de sable si les graines sont très fines et que vous faites vos semis en pépinière. Pour des semis directs, si la quantité de sable est un peu trop importante par rapport aux graines, ce n’est pas un problème car vous les auriez mélanger avec du sable pour les semer à la volée.
Humidifier le sable en le vaporisant sans trop le mouiller (12 à 15% d’humidité)
Mélanger les graines au sable humide, puis placer les dans un sac congélation sans vider l’air.
Placer le sac en bas du frigidaire pendant la durée conseillée de stratification. En cas de doute, 2 à 3 mois permet de se rapprocher des conditions naturelles. Vérifier que les graines ne germent pas et qu’aucune moisissure lié à une humidité trop importante ne s’installe.
A l’issue de cette phase, utiliser les graines en semi direct ou les tamiser pour les semer en godets.
Rappel des étapes clés
Rappel des étapes clés
- Choisir les espèces selon les conditions du sol, d’exposition, d’alimentation en eau
- Choisir la ou les techniques de semis
- Préparer les espaces à semer et à planter (désherbage manuel)
- Semer les graines à la volée sur le lit de semences ou les semer en pépinière.
- Recouvrir légèrement les grosses graines et ne pas couvrir les petites graines.
- Si le semi se fait en place et en mélange de graines, couvrir les grosses graines légèrement (1/2 cm maximum), puis par dessus semer les petites graines sans les couvrir.
- Plomber légèrement avec le râteau ou un ustensile pour coller les graines au substrat.
- Arroser délicatement en pluie fine le sol, ou en pulvérisant ou en bassinant les godets.
- Surveiller l’humidité et arroser si le substrat sèche pour le maintenir humide le temps de la germination.
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Zoom sur les stratégies des graines
Zoom sur les stratégies des graines
Chaque famille et espèce ont leur propre stratégie de survie de graines en structurant leur réserve de trois manière différentes :
- Graine albuminée avec petit embryon et grosse réserve nutritive dans l’albumen (ex: Blés, Riz, Maïs, Tomates)
- Graine exalbuminée avec un gros embryon déjà développé (cotylédons) et plein de réserve. L’albumen a été consommé pour leur développement. L’embryon est protégé par un tégument épais (ex: légumineuses)
- Graine à périsperme dont la réserve est la nucelle (reste de l’ovule) (ex: Amaranthe, Betterave, Caryophyllacées, Chénopodiacées)
Pour germer, les graines ont besoin de conditions favorables réunies, c’est pourquoi certaines vont germer rapidement, d’autres progressivement après des périodes froides ou chaudes.
Dans tous les cas, une graine a besoin de 3 éléments majeurs pour germer :
EAU + OXYGENE + TEMPERATURE
En attendant les bonnes conditions, la graine se place en dormance. Il existe plusieurs types de dormance selon le type de graine et de ses besoins :
Dormance physique : graine imperméable à l’eau qui protège l’embryon déjà développé. C’est l’altération du tégument qui va libérer la dormance (ex: légumineuses)
Dormance physiologique : graine qui absorbe peu l’eau et l’oxygène mais dont l’embryon est développé. La dormance peu être plus ou moins longue de quelques jours à plusieurs mois selon les espèces. La stratification (froide ou chaude) est donc un moyen pour la graine d’absorber ces éléments.
Dormance morphophysiologique : graine avec un embryon sous développé ou un embryon qui se développe après la dissémination des graines. Par exemple la graine de Berce sphondylle a besoin d’un taux d’oxygène élevé présent lors des températures froides en hiver pour finir le développement de son embryon.